Valeurs
La Rand se déclare indépendante. Elle se présente comme une instance au dessus des débats partisans et souhaite se détacher de toute idéologie. L’idée selon laquelle la Rand est une institution ultra-conservatrice acquise à la cause républicaine est loin d’être fondée. Son conseil d’administration est constitué de Républicains et de Démocrates. La Rand est très attachée à cet « apolitisme » et elle ne manque pas de rappeler dans son rapport d’activité 2005 que les résultats de ses études sont souvent salués par les deux camps politiques. Ce souci d’indépendance lui permet de garantir l’objectivité et l’excellence de ses prises de position, condition essentielle à son développement.
Missions
De son propre aveu, la Rand Corporation a pour mission de délivrer des données objectives et d’interpeller les décideurs américains sur des points cruciaux de l’évolution du pays. Son orientation militariste et technologique s’est élargie aux problématiques économiques et sociales. Témoins de cette évolution, Edmund Phelps et Thomas Schelling, les deux derniers prix Nobel d’Economie en sont administrateurs. Si la santé publique et l’éducation sont devenues des axes de travail prioritaires, la Rand reste toutefois attachée aux questions de Défense et de Sécurité. Dans son rapport d’activités 2004, elle révélait que près de la moitié de ses ressources était consacrée à des sujets concernant la sécurité nationale. Et parmi les anciens politiciens qu’elle recrute, elle cultive un attrait remarqué pour les anciens secrétaires d’Etat à la Défense et les anciens responsables de la sécurité nationale (dont Harold Brown, Donald Rumsfeld, Frank Carlucci, ou Zbigniew Brzezinski).
Réalisations
Au-delà de son apport dans le domaine de la stratégie militaire américaine, la Rand a contribué à de nombreuses évolutions technologiques dans le domaine des systèmes spatiaux, de l’informatique et de l’intelligence artificielle. Ses recherches sont à l’origine de nombreux principes utilisés pour la conception de l’Internet. Par ailleurs, ses contributions sur des sujets de société ont été nombreuses ces dernières années et quel que soit sujet, elle insiste sur l’aspect objectif et consensuel de ses conclusions. Dans son rapport annuel 2005, la Rand détaille ses principales réalisations : promotion d’un système électronique d’enregistrement médical analyse des problèmes rencontrés par l’armée américaine en matière de recrutement évaluation des interventions américaines en Irak et en Afghanistan identification des bases à poser pour la construction d’un Etat Palestinien évaluation de l’efficacité des écoles alternatives aux Etats-Unis bilan des actions menées dans la lutte contre la drogue
Commanditaires
Les différents services d’Etat constituent la base de sa clientèle. Les contrats passés avec les acteurs publics américains représentent environ deux tiers de ses revenus. Ses principaux partenaires fédéraux sont le Pentagone, le département d’Homeland Security et les Secrétariats d’Etat à la Santé, à la Justice et à l’Energie. A l’échelle régionale, la Rand travaille surtout pour l’Etat de Californie, où se situe son siège. La Rand développe également des partenariats avec des acteurs publics étrangers. En Europe, elle conseille de nombreux ministères et services d’Etat britanniques, italiens et néerlandais, et a effectué des missions au profit de la Commission Européenne, dans les domaines de l’énergie, du transport et de la recherche. Par le biais de son institut politique à Doha, elle travaille en collaboration avec de nombreux services d’Etat qataris. En France, le Syndicat des Transports d’Ile de France (STIF) a mandaté la Rand Europe pour évaluer les conséquences financières de la ponctualité des transports en commun. Parmi ses clients privés, on retrouve de nombreuses universités, quelques associations professionnelles, une vingtaine d’ONG et de grandes industries. Les sociétés conseillées ne sont pas nécessairement américaines et opèrent dans des domaines variés : pharmacie, finance, énergie… Les ONG sont essentiellement issues des secteurs de la recherche et de la santé. Si le nombre et la diversité de ses partenaires privés limitent les risques de sujétion. En revanche, l’organisation reste largement subordonnée à l’Etat américain, son principal pourvoyeur de fonds. Il est impossible d’évaluer avec exactitude l’ampleur de cette dépendance dans la mesure où la Rand ne communique pas le montant total des subventions versées par les services publics. Si l’on fait abstraction de ses artifices de communication, cette absence de transparence contribue à alimenter le mystère qui plane quant à la réelle indépendance du plus grand think tank au monde.
Membres célèbres
Dirigeants
President & CEO : James A. Thomson
Présidente du Conseil d’Administration : Ann Korologos
Vice-président exécutif : Michael D. Rich
Vice-président & CFO : Richard Fallon
Président de Rand Europe : Martin van der Mandele
Anciens Membres
Condoleezza Rice (Administratrice de 1991 à 1997) - Secrétaire d’État aux affaires étrangères (USA)
Donald Rumsfeld (Président du conseil d’administration de 1981 à 1986) - Secrétaire d’Etat à la défense 1975-1977 puis 2001-2006
Walter Mondale : Vice-Président des Etats-Unis de 1977 à 1981 et candidat démocrate à la présidence en 1984
John von Neumann, mathématicien
Samuel Cohen - Inventeur de la bombe à neutrons en 1958
Walter Wriston - Prix Nobel de Physique 1964
Kenneth Arrow - Prix Nobel d’Economie 1972
Herbert Simon - Prix Nobel d’Economie 1978
John Forbes Nash - Mathématicien et Prix Nobel d’Economie 1994
George Dantzig - Mathématicien fondateur de la programmation linéaire
Jean-Louis Gergorin - Vice-Président de la coordination stratégique d’EADS de 2000 à 2006
Pascal Lamy (Président de Rand Europe de 1996 à 1998) - Ancien commissaire européen, directeur de l’OMC depuis 2005
Coordonnées
PO BOX 21381700
Santa Monica, CA 90407 - UNITED STATES
Telephone : +1 310 393 0411
Fax : +1 310 393 4818
Site Internet : http://www.rand.org